

Ainsi, avec un peu de stress, elle se maquilla légèrement, mit une tenue chaude, mais arborant un petit décolleté, ainsi que l'écharpe aux couleurs fière de sa maison. Oui, elle était prête pour ce rendez-vous. En effet, les jumeaux lui avaient annoncé qu'ils étaient collés, de ce fait, le rendez-vous ne serait qu'entre elle et Lee. Aliénor n'était pas dupe, elle sentait que c'était prévu depuis le début. Mais elle prit sur elle, et hocha la tête avec sourire.
Aliénor était assez intelligente pour savoir que sa relation avec Fred et sa soeur s'arrangerait si elle sortait avec Lee. Elle ne voulait pas forcément qu'ils sortent ensemble, mais elle tenait trop à Fred. «De plus, cette relation entre eux pourrait aussi arranger ma relation avec Lucy », pensa Aliénor, ayant un espoir démesuré que tout s'arrange.
Mais dans son monde rose et beau, elle se posait une question. Pourquoi Fred s'était montré distant ? En rentrant d'une retenue avec Lucy et son frère, Fred faisait mine que tout allait bien, mais lorsqu'elle voulut lui faire un câlin, il eut un mouvement de recul. Son sourire si enjôleur n'était que peu présent, et ses yeux où la malice était d'habitude présente étaient vides.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il avait appris que Lucy était au courant pour la nuit qu'il avait passé ensemble l'an dernier. Fred n'était pas rancunier, et bien que la distance entre lui et Lucy leur avait fait du bien, il savait que cette information avait encore dû briser quelque chose dans leur relation, détruit quelque chose en elle. Il avait peur que la jeune Beckett pense qu'elle n'était qu'un objet de remplacement. Mais elle était bien plus que ça pour lui. Il le savait, mais il ignorait encore jusqu'où elle avait pris une place. De plus, Lucy ignorait tout ça, souffrant juste de cette information. Fred n'en voulait pas à Aliénor, comprenant que c'était surtout la cause de leur dispute d'il y a deux semaines. Mais il aurait aimé que Lucy l'apprenne de sa bouche.
Aliénor essayait de ne pas y penser, et dans un dernier regard dans le miroir, elle sortit de son dortoir sous le chuchotement désagréable d'Anna. Elle ne fit pas attention, respira un bon coup et se dirigea vers la salle commune. Elle était prête physiquement et psychologiquement.
De l'autre côté du dortoir des septième année, une autre personne stressait, il s'agissait de Lee Jordan.
- Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer, le rassura Fred.
- Je sais, je sais. Je suis confiant, bafouilla Lee.
- On ne dirait pas, continua George, tout en haussant un sourcil.
- Pourquoi elle m'aimerait ? demanda Lee, presque paniqué.
Au même moment, les jumeaux pensèrent la même chose « tu es comme nous, mais juste un peu plus effacé et calme, en soi, tu es comme Fred ». Ils n'étaient pas meilleurs amis pour rien, et ça, les jumeaux le savaient, leurs caractères étaient similaires, mais leur intensité était différente. Cependant, Fred prit la parole pour rassurer son ami, et tout en rigolant, il lui dit que c'est le charme de ses cheveux qui ferait la différence ainsi que sa peau bronzée naturellement. Lee ne put s'empêcher de rire. Rire, car il était stressé. Rire, car il espérait vraiment que son meilleur ami avait raison. Fred voulait vraiment montrer à Lee qu'il tenait à lui, et il ferait tout pour qu'Aliénor le remarque. En effet, le jumeau Weasley admirait son ami. Nombre de personnes auraient pu être jalouses, être énervées de voir la personne qu'on aime en aimer un autre, qui plus est son ami. Mais Lee n'était pas ce genre de garçon. Il avait confiance en Fred, et il savait très bien que ce n'était pas réciproque. À quoi bon faire une guerre pour quelque chose d'aussi ridicule ? Fred n'y était pour rien. Aliénor n'y était pour rien. Même lui savait que ce n'était pas de sa faute. L'amour est quelque chose d'imprévisible qui frappe, qui fait sourire, qui fait pleurer, qui donne des papillons alors que généralement les protagonistes de l'amour n'ont rien demandé.
- Bon alors, comment je suis ?
- Moche, rigola George.
- Merci ! Fred ?
- Pire qu'Ombrage en maillot de bain.
Lee soupira dans un sourire comique. Mais il se sentait prêt. Il était prêt. Plus loin, une autre personne se sentait prête : Lucy. Elle se dirigea vers le passage secret et dans une grande inspiration elle alla rejoindre son grand-père.

- Bonsoir, Lucy. Le professeur Dumbledore vous attend
- J'ai fait une insomnie, professeur, ce n'est pas de ma faute
Le professeur McGonagall haussa les sourcils et, dans un soupir, elle demanda à Lucy de la suivre. Cette dernière se demandait vraiment pourquoi son directeur voulait la voir. Elle fut la première surprise à être inquiète. En effet, elle se demandait si à force des retenues et de ses mauvaises notes, elle n'était pas sous le point de se faire renvoyer. Auparavant, son coeur n'aurait même pas fait un battement rapide, mais là, cette année, c'était différent. Elle avait commencé une nouvelle amitié avec le trio d'or, un lien avec son grand-père s'était créé, mais surtout, Fred. Malgré la distance qui s'était instaurée entre eux deux, elle aimait le regarder, elle aimait sa présence. Oui, elle voulait être avec Fred constamment. Son coeur, son désir le voulait. Mais seule sa tête continuait à se comporter comme un babouin têtu.
Lucy arriva au deuxième étage, là où se trouvait le bureau du directeur, toute tremblante d'impression et de peur. " Que va-t-il se passer ? " pensa-t-elle. McGonagall prononça le mot de passe, et quelques marches plus tard, elle arriva au bureau circulaire d'Albus. Bureau qui, autrefois, avait pu réconforter la jeune Gryffondor, comme la rendre triste. Au début de sa scolarité, elle avait demandé à rentrer chez elle, une autre fois, c'était pour changer de maison, ne supportant plus sa soeur, une autre, c'était pour son état d'Animagus, où Albus réussit à avoir des mots sages et justes pour la rassurer. Mais, elle n'était jamais rentrée pour de mauvaises raisons, comme ses escapades nocturnes, ses retenues, son mauvais caractère ou bien même ses notes. Albus laissait Minerva se charger de ça.
- Bonsoir Lucy, content de voir qu'il ne t'est rien arrivé.
- Les mensonges ne mènent à rien, et tu le sais par expérience.
- J'ai eu envie de me transformer en loup, ainsi, je suis allé dans la cabane hurlante.
- Deuxième mensonge. Je sais bien que tu vas dans la forêt interdite pour cela, surtout en ce moment. C'est très dangereux, Lucy.
Cette dernière ne sut quoi répondre, et haussa les épaules avec un petit sourire d'excuse.
- Vous allez me renvoyer ?
- Pas aujourd'hui, lui sourit-il. Même si ton comportement laisse à désirer, d'après ce que le professeur McGonagall a pu me dire.
- Certes. murmura Lucy, rassurée, mais toujours aussi stressée.
- Ce n'est pas pour parler de ton comportement que je t'ai fait venir. D'ailleurs, je peux comprendre que les amours, à ton âge, c'est compliqué, continua Albus, comme s'il se remémorait une scène de son passé.
Cette fois-ci, Lucy s'engouffra dans le siège en face du bureau, elle voulait se faire petite. Mais ses rougeurs et sa gêne se sentaient à des kilomètres. Savoir qu'elle était ainsi espionnée la rendait mal à l'aise, surtout au niveau de ses amours.
- Poudlard et ses rumeurs, sourit Albus. Tout le monde est au courant de tout. J'ai appris aussi que tu fréquentais Hermione, Ron et Harry, c'est une très bonne chose. Quant à Fred ...
- Professeur ! Coupa Lucy, un peu sèchement. Pourquoi suis-je ici ? dit-elle sur le même ton. Elle n'avait pas envie de parler de Fred avec son directeur. Elle trouvait cela plus que gênant et inconvenant.
- Oui, oui, bien sûr, j'y viens, dit-il calmement, sans se soucier du ton qu'elle avait employé. Je sais aussi qu'une de tes fréquentations n'est pas recommandable. Il n'est pas ce que tu crois être, les apparences sont trompeuses, ma tendre enfant.
- Je ne comprends pas ? S'interrogea Lucy.
- Je suis au courant pour ton grand-père.
- Professeur, s'emporta Lucy, sous votre respect, ceci ne vous regarde en rien !
- Au contraire, ta grand-mère...
- N'est qu'une menteuse, coupa une nouvelle fois Lucy. Merci de votre attention envers moi, mais je n'ai rien demandé. Harry a plus besoin de vous que moi. Vous l'ignorez depuis le début de l'année. Puis je sais me débrouiller seule.
Lucy était passée de la gêne à la colère. « Pour qui il se prend ? » pensa-t-elle. « Il ne le connaît pas, il ne connaît pas ma famille et son passé, et il ose venir me parler de ça ? ». Elle serra ses poings sous la table, et tenta de retrouver une respiration calme.
- Je n'en doute pas. Mais tu ne connais pas ses méfaits antérieurs.
- Le passé est le passé. Ma grand-mère n'est pas si blanche que cela, c'est de sa faute.
- Nous avons tous commis des erreurs, c'est ce qui fait de nous des êtres humains. Mais ton grand-père est un mangemort, dit-il doucement, pour éviter de subir la rage de son élève.
- Laissez-moi tranquille, je suis grande ! Continua Lucy sur le même ton.
- Lucy, tu es malade depuis plusieurs jours et tu t'obstines à ne pas te guérir. Tu vas te réfugier dans la forêt interdite. Tu te sens seule, et il en profite. Tu es vulnérable. Laisse-moi t'aider à y voir plus clair. Le professeur Rogue est également de mon avis. Nous voulons juste t'aider.
- Non. Professeur, merci une fois encore de votre soutien, mais il m'a fait voir certains de ses souvenirs. Alors je le crois sur certains points.
- Les souvenirs peuvent être modifiés.
- Je suis fatiguée, professeur, je voudrais aller me reposer.
- Lucy, Lord Voldemort va essayer de t'avoir auprès de lui à cause de ton état d'animagus-loup. C'est pour cette raison qu'il a voulu ton grand-père. Fais attention, ainsi je te demande de ne plus aller dans la forêt interdite.
- Vous m'interdisez d'aller dans la forêt ? S'offusqua Lucy.
- C'est déjà interdit par le règlement, sourit Albus. De plus, je ne peux t'empêcher de contacter ton grand-père, mais fais attention. Reste avec tes amis et celui que tu aimes.
- Oui, professeur, puis-je aller me coucher, à présent ?
Albus hocha la tête, et laissa partir Lucy, qui fulmina de rage. Le directeur de Poudlard devait avouer son échec, il espérait qu'elle entendrait raison de ses amis, et surtout de Fred. Il savait que l'amour pouvait être dangereux, mais il connaissait une personne qui avait tout fait par amour : Severus Rogue. Si Lucy devait être un jour sauvée, Albus présageait que Fred jouerait un rôle important. Pour lui, le seul qui pourrait l'aider à revenir ou à ne pas franchir le mal, serait le jumeau Weasley. Il saurait toucher son coeur, le faire fondre, et briser sa carapace.
Quant à Lucy, elle retourna dans sa salle commune, perdue de tout. Cette soirée avait été aussi intéressante que catastrophique au niveau du moral.

Flash Back
Lucy arriva la première à Pré-Au-Lard, et se dirigea vers la tête du sanglier. Quelques minutes plus tard, ce fut au tour de Lee et Aliénor, qui ne se doutaient pas que la plus jeune des Beckett était également là. Néanmoins, les deux futurs amoureux se dirigèrent à l'opposé pour se rendre aux Trois Balais.
Aliénor et Lee prirent tous deux une Bierreaubeurre, et la soirée passa calmement. Des rires, des sourires timides, des mains se touchant timidement et maladroitement. Lee se comporta comme un gentleman : la complimentant sur sa tenue, lui tenant les portes, payant les boissons d'Aliénor malgré ses protestations. Cette dernière fut surprise de voir Lee différemment, son coeur réclamait encore Fred, mais elle se surprise en pensant qu'elle pourrait être plus qu'une amie pour lui. Néanmoins, elle se demandait pourquoi elle avait changé d'avis. Elle avait peut-être juste envie d'une vraie relation ? Envie d'avoir un contact, un réconfort, et une relation intime ?
Une vision des choses, lorsqu'on décide de la changer, peut changer une vie et une relation et permettre à une page d'être tournée, à une plume de reprendre son encre.
De l'autre côté de Pré-Au-Lard, après plusieurs politesses ainsi que certains faits sur leurs vies, Edward donna à Lucy le fameux souvenir. Elle hésita pendant plusieurs minutes avant de le prendre, mais finalement, son grand-père réussit à la convaincre.
- Si tu veux vraiment savoir la vérité, qui tu dois croire entre ta grand-mère et moi, c'est la seule solution.
-]Il faut mieux souffrir d'une vérité que d'un mensonge, lui sourit-il d'un air confiant et réconfortant.murmura-t-il tendrement.
Lucy arriva aux toilettes et, après avoir fermé la porte, elle reconnut la pensine grâce aux descriptions d'Edward, et plongea dans le souvenir du départ d'Edward le 31 octobre 1979.
« Lucy ressentait une étrange sensation, un peu de mal-être, de gêne et de confusion. Elle regarda, horrifiée, la scène qui se déroulait devant elle. Edward venait d'expliquer la situation à Luinil, propos d'une mort qu'il n'avait pu éviter, pour la protection de sa famille. Mais sa grand-mère si douce, si calme en apparence explosa de rage. Lucy ressentit cette fois-ci une grande déception, n'ayant pas l'habitude de la voir ainsi. Elle avait eu un espoir que tout ceci, toutes les paroles de son grand-père étaient fausses. Mais elle voyait la scène devant elle, qui prouva les dires de son grand-père. Du moins, une scène qu'elle croyait être vraie.
- Dégage, cria Luinil. Je ne veux plus de toi chez moi ! N'ose même plus franchir un pas dans cette maison !
- Non ! Je ne veux pas d'un tueur sous mon toit, hurla Luinil folle de rage.
- Pense à notre fille, et à nos petits-enfants, je ne peux vivre sans eux, supplia Edward.
- Non, je leur ferai croire à ta mort, tu es indigne de nous !
- C'était pour protéger l'enfant qu'attend Nixie, elle aurait pu mourir si je n'avais pas cela. Elle a une prophétie qui l'entoure.
[- Je ne crois pas un mot de ce que tu me dis là ! Sors de là. Plus jamais je ne te laisserai t'approcher de ma famille, je te tuerai s'il le faut. Plus jamais, tu m'entends ? Je mentirai, je créerai des secrets, des souvenirs s'il le faut, mais ton nom sera à jamais oublié de cette famille.
Luinil prit alors les affaires d'Edward, et dans un geste, elle les envoya par la porte. Tout en regardant méchamment Edward qui, à genoux, suppliait son pardon, elle le gifla, le maudissant, l'insultant. Edward supplia encore et encore, lui disant qu'il aimait, qu'il ne pouvait vivre sans elle. Mais rien n'y faisait, Edward partit, et pendant deux ou trois secondes avant de revenir dans la réalité, Lucy aperçut un sourire sur le visage de sa grand-mère ».
Dès qu'elle revint à table près de son grand-père, elle dut tout faire pour ne pas pleurer de trahison. Mais elle devait accepter la réalité. Une réalité bien trop grande pour une fille de quinze ans, subissant trahison et souffrance depuis le début de l'année. Elle avait besoin d'une seule chose : les bras de Fred, son réconfort.
La fin de la soirée avait sonné pour les deux duos de cette soirée. Aliénor et Lee sortirent les premiers des trois balais, tout souriants, ayant passé tous deux une agréable soirée. Aliénor se permit même de l'embrasser tendrement sur la bouche. Un baiser chaste et timide, mais apprécié des deux protagonistes. Lee fut le plus surpris, mais se retint de le dire pour profiter de cet instant. Dans un sourire gêné, ils commencèrent à rentrer à Poudlard sans se préoccuper du futur. Mais le destin frappa à nouveau pour les Beckett. En effet, sur le chemin, ils virent Lucy en compagnie d'un homme et tous deux avaient l'air proches. C'était une évidence pour les deux septième année de Gryffondor : ils se connaissaient.
- Qui est-ce ? Demanda Lee.
Aliénor s'empêcha de crier en voyant cet homme enlacer sa jeune soeur. Elle fut horrifiée en le reconnaissant : son grand-père. Heureusement pour elle, Lee ne vit qu'une ombre, mais là où elle était, elle reconnut chacun des traits de cet homme qui avait abandonné sa famille. Elle ne voulait pas en croire ses yeux. Non, elle voulait rester dans le déni le plus profond. Elle mentit à Lee en prétextant qu'elle avait oublié quelque chose au bar, et ils firent demi-tour. Lee reposa sa question, et Aliénor hocha les épaules en disant qu'elle l'ignorait. Elle se demandait ce qu'elle allait pouvoir faire ? Parler à Lucy ? Ou encore une fois rajouter un problème à leur non-communication ? Quant à Lee, une chose en était sûre : il allait en parler à Fred. Lui parler de l'homme, mais surtout du baiser et de cette soirée magnifique.

Alors que pensez-vous de ce chapitre ? J'avoue j'ai un peu lutter pour l'écrire, mais j'espère tout de même qu'il vous plait. Aussi, c'était un choix volontaire de ne pas détailler les deux rendez-vous, le chapitre aurait fait dix mètres de long, et je pense que cela aurait pu être ennuyant. Certains seront déçus mais cela ne sera surement pas la dernière entrevus pour ces personnages :p
Aussi pas de Fred / Lucy dans ce chapitre, pour faire avancer les choses, et j'ai voulu surtout m'attarder sur Aliénor au niveau de ses sentiments, et mettre en avant un peu Lee.
En tout cas merci à tous pour vos avis constructifs qui me font à chaque fois très plaisir <3
On se retrouve dans deux semaines pour le chapitre 26 ! (PS : je suis absente jusqu'à lundi après-midi)
Merci à Farewell-Potter pour sa superbe correction comme d'habitude <3
The-secrets-of-the-past, Posté le lundi 01 août 2016 14:40
Oui tu as raison 200%
___________
Raison de ? ;)